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Activ / juillet 9, 2020

Traitements thérapeutiques après le confinement : zoom sur le Diaphragme

Les technologies d’aujourd’hui peuvent nous aider à répondre aux soins primaires qui permettent la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients (OMS 1978). Pendant cette période de confinement, on a enregistré une nette diminution de ces soins dont une des conséquences fut l’aggravation de nombreux patients chroniques. Pendant ces trois mois, nous avons tous adapté notre mode de vie : changement des habitudes de travail pour certains, plus ou moins de sport et dans la majorité une augmentation des comportements sédentaires avec différents effets potentiel sur la santé dont l’augmentation du stress.

Avec le déconfinement, les patients sont revenus dans les cabinets après 2 mois sans prise en charge. On a pu observer au travers des bilans de reprise les impacts de cette période sur les organismes de nos patients chroniques. Pour un certain nombre d’entre eux, une augmentation des troubles musculo squelettique et des déséquilibres posturaux, comme si l’individu avait dû s’adapter à sa propre structure sans avoir l’énergie de lutter !

Pour illustrer ce propos : nous recevons au cabinet un homme dont la profession est barman. Il a l’habitude de travailler dans un milieu étroit et exiguë, se déplaçant entre le bar, les frigos et les rangements… De part son activité, ses gestes professionnels, il entretient, favorise des qualités de souplesse, d’élasticité de sa chaîne postérieure, l’endurance de ses muscles toniques du tronc mais aussi ses qualités neuro-motrice (coordination, vigilance, proprioception…). Pendant le confinement, ce patient a changé son référentiel d’activité, il a évolué dans « un univers plus large », sa musculature étant moins sollicitée, son endurance diminuée mais aussi sa mobilité… A la sortie du confinement et la reprise du travail, lors de son retour derrière son bar, c’est assez logiquement qu’il se blesse au niveau lombaire. Il a perdu pendant cette période les qualités physiques nécessaire à sa pratique : moins de mobilité lombo pelvienne, enraidissement des muscles lombaires (multifides, longitimus…), sous pelvien et ischio-jambier qui lors de la reprise des mouvements répétés derrière le bar ont accentué les contraintes mécaniques sur le rachis lombaire. Rien de grave chez ce patient, mais il nous faut rapidement, dans la logique de notre place dans les soins primaires, le remettre en mouvement, sans douleur pour qu’il puisse réintégrer son référentiel de vie efficacement !

Sur ce cas clinique, un traitement sur les muscles profonds avec nos mains est indispensable, mais va avoir une action limitée dans la profondeur. En effet les thérapies manuelles offrent trois effets : mécanique, reflexe, et émotionnel. Dans ce cas clinique, l’effet mécanique va être limité dans la profondeur. C’est pourquoi, le courant INDIBA à 448kHz va pénétrer le corps pour atteindre les structures ciblées lors de notre bilan.

L’action d’INDIBA, par ses propriétés, prépare les différents tissus de notre corps pour un mouvement efficace et ergonomique. Elle permet d’améliorer les plans de glissement enraidis avec le confinement, stimule le message nerveux (image 2) rendant plus efficace la contraction musculaire, augmente la perfusion sanguine des tissus et répond donc en profondeur aux effets physiologique du massage. Plusieurs études, dont A. Moraska en 2007, ont mis en évidence que le massage manuel est opérateur dépendant et que son action dans la profondeur est de fait limité. L’apport des technologies comme Indiba contribue à optimiser ces points. Elle prolonge l’action thérapeutique du soin manuel dans la structure et dans le temps. Puis, au travers des protocoles, elle diminue les écarts entre les opérateurs : au sein de notre cabinet il y a des thérapeutes qui ont tous plus de 20 ans d’exercices, et des assistants qui ont moins de deux ans de diplôme. INDIBA renforce ainsi notre relation thérapeutique autour du patient par l’efficacité du soin.

En agissant sur le diaphragme, on agit sur le système sympathique donc sur les émotions.

Le diaphragme est une cloison musculo-aponévrotique faite de muscles squelettiques entourant un centre tendineux unique, qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale. C’est le muscle des émotions, très souvent on le retrouve spasmé/bloqué par le stress. Il travaille en synergie avec les autres muscles du tronc, les plans postérieurs du dos et diaphragme pelvien (périnée). La parenthèse du confinement fut un traumatisme, souvent émotionnel, parfois physique pour beaucoup de patients et plus spécifiquement les malades chroniques. Le port du masque modifie la dynamique respiratoire avec une position ventilatoire en inspiration. Par exemple, lors des bilans on retrouve une augmentation des asynergies entre ce diaphragme très contracté (stress, comportement sédentaire…) et le périnée (diaphragme pelvien) chez nos patientes. Ainsi chez de nombreuses personnes nous avons noté une recrudescence des facteurs de fragilité au niveau des patientes incontinentes.

Avec la parenthèse du confinement, les gens ont largement télétravaillé. Il y a eu une adaptation à la station assise et la tenue du dos. Assis, le diaphragme est dans une position inspiratoire tout le temps. Quand on se relève, on a perdu en « élasticité », en mobilité (ampliation) avec parfois la sensation d’être essoufflé au moindre effort. Conséquence, diminution de la capacité respiratoire fonctionnelle par un manque d’efficacité du diaphragme. Le manque de mobilité crée des tensions dans le dos avec souvent un impact sur la charnière thoraco lombaire, une ampliation thoracique moins bonne, plus de tension entre les omoplates car les muscles stabilisateurs « lutte » contre l’augmentation de la tension, de la raideur des muscles pectoraux (petit pectoral, faisceaux supérieur et moyen du grand pectoral) qui entrainent une fermeture de la ceinture scapulaire et une sagittalisation des scapula.

Optimiser la mobilité, l’engagement du diaphragme et ses synergies (Concept du Core Stability) permet au patient une meilleur posture fonctionnelle qui de fait améliore leur qualité de vie (bio=physique/psycho=neuro motrice/sociale=émotionnelle).

Protocole de traitement diaphragmatique avec la thérapie cellulaire d’INDIBA : l’objectif est de masser le diaphragme tout en pensant à la manière dont il s’insère : lombaires, côtes.

  1. Patient allongé sur le dos, plaque de retour entre D12 et L4 (là ou s’insère les piliers du diaphragme)
    1. Travail en CAPACITIF (CAP) chaleur agréable au niveau des grand droit, des intercostaux C7 à C12. Massage par devant. Temps : 2-4min
    2. Travail en RESISTIF (RES), chaleur agréable, massage par devant (insertion du diaphragme au niveau des côtés) qui permet d’agir sur les coupoles du diaphragme et les intercostaux (on y associe des exercices de cohérence cardiaque) Temps : 6-8min

2. Patient sur le ventre, plaque au niveau de la pointe du sternum et des grands droits.

    1. Travail en CAP : massage du multifides/longitimus/iliocostal (insère au plateau sacré à la C3 (innervation du diaphragme) entre l’épineuse et les transverses). Les propriétés de l’électrode CAP font que l’on va vraiment cibler ces muscles. La décontraction de ces muscles va avoir une incidence sur le système nerveux sympathiques et parasympathiques dont les ganglions sont situés le long de la colonne vertébrale et en relation avec le diaphragme. Temps : 3-4 min
    2. Travail en RES : massage centré entre T8 et le sacrum. Tous les intercostaux, le carré des lombes. Par ses propriétés, INDIBA cible en profondeur pour toucher les muscles profonds latéraux et antérieur du tronc : psoas, les muscles abdominaux, intercostaux. Finir par toute la cage thoracique. Temps : 4-6 min

Les effets du massage thérapeutique avec INDIBA :

  • Améliorer plan de glissement
  • Décontracter les muscles
  • Lever une tension douloureuse qui va empêcher le patient de bouger
  • Libérer les restrictions de mobilité
  • Favoriser la mobilité articulaire
  • Aller vers un mouvement efficace, économique et ergonomique

Résultats : le patient va relâcher tous ses muscles abdominaux. Le diaphragme va alors travailler dans l’ensemble de son amplitude. Il sera beaucoup plus mobile au niveau du milieu du dos. Le patient aura la sensation de mieux respirer, ressentant bien-être et détente.

 

Bibliographie

  1. Kori SH, Miller RP, Todd DD. Kinesiophobia: a new view of chronic pain behavior. Pain Manage 1990;35-43.
  2. Field T, Diego M, Hernandez-Reif M. Moderate pressure is essential for massage therapy effects.Int J Neurosci 2010 ;120 :381-5.
  3. M Julia, S Perrey, A Dupeyron, M Vaucher, D Gasq. La peau en médecine du sport. Sauramps Medical. 2015 ; 66-80.
  4. Drust B, G Atkinson, Gregson W, D Français, Binningsley D. The effects of massage on intra muscular temperature in the vastus lateralis in humans. Int J Sports Med 2003 ;24 :395-9
  5. Hernandez-Bule ML, Paino CL, Trillo MA, Ubeda A. Electric Stimulation at 448kHz Promotes Proliferation of Human Mesenchymal Stem Cells. Cell Physiol Biochem. 2014 ;34 :1741-1755
  6. Moraska A. Therapist Education Impact the massage effect on prostrate muscle recovery. Med Sci Sport Exerc. 2007
  7. Ian Borghuis, At L. Hof  and Koen A.P.M. Lemmink. The Importance of Sensory-Motor Control in Providing Core Stability Implications for Measurement and Training. Med Sci Sport Exerc. 2008

Article rédigé par Mathias Willame, Kinésithérapeute – D.U des Pathologies Rachidiennes – Thérapie Manuelle, HumanPhysio à Nîmes